LE SOUS-MARIN D’ATTAQUE

LE SOUS-MARIN D’ATTAQUE DANS L’ACTION NAVALE

Dans la nuit du 19 au 20 mars 2011, des sous-marins ouvrent la voie à une offensive aérienne. Plus de

120 missiles de croisière Tomahawk s’abattent sur la Libye, dont 93 lancés par le seul

USS Florida  qui

exécute là les premiers tirs en opération depuis un sous-marin nucléaire stratégique reconverti en

lanceur de missiles de croisière. Cet événement, peu médiatisé, marque cependant une évolution des

extraordinaires capacités de combat de ce type de bâtiment.

Stratégie navale

  

Pendant les deux guerres mondiales, le sous-marin a montré son efficacité pour le blocus stratégique (attaque

des flux commerciaux) et les opérations spéciales (transport discret d’agents et commandos, sauvetage de

pilotes abattus en mer, mouillage offensif de mines,renseignement…). Dans le Pacifique, cette stratégie

d’attrition du commerce est un succès considérable puisqu’elle permet de dévitaliser l’empire japonais en

entravant ses lignes de communication maritime.

Pendant la guerre froide, il devient d’une part le système d’arme principal de la dissuasion nucléaire, et d’autre part la plus efficace des plateformes de lutte anti-sous-marine et antinavires. En 1986, il y avait 915 sous-marins opérationnels dans le monde, dont la moitié en URSS.

La chute de cette dernière en 1991 conduit à la disparition de l’essentiel de la menace nucléaire. Cette

transformation de l’environnement géostratégique,entraînant une réévaluation de la composition des forces

navales, l’importance numérique des forces sous-marines décroît rapidement pour atteindre 400 unités en 2012.

Parallèlement, les capacités opérationnelles des sousmarins classiques se sont améliorées avec la

généralisation des systèmes de propulsion anaérobies (AIP). Quant aux sous-marins à propulsion nucléaire, ils ont également connu des améliorations, mais restent toutefois l’apanage d’un nombre restreint de nations, dont la France.

Comme l’opération 

Trident d’or  au Kosovo en 1999,

l’opération

Harmattan  menée l’année dernière en Libye a confirmé l’intérêt de ce type de bâtiment dans l’action

navale. Alors que les tirs de missiles sont effectués par les sous-marins américains, des SNA français assurent une permanence sur zone pendant les 7 mois que dure le conflit. Ils observent, renseignent et soutiennent les frappes des hélicoptères de l’ALAT. D’autres sous-marins alliés, britanniques, espagnols et turcs, opèrent également au large de la Libye.

Au final, du début jusqu’à la fin du conflit, les sous-marins n’ont jamais cessé d’être des précurseurs pour les

opérations de projection de puissance.

DE LA PREMIERE GUERRE MONDIALE A HARMATTAN

cesm.etudes@marine.defense.gouv.fr

CENTRE D’ETUDES SUPERIEURES DE LA MARINE (CESM) – 1, place Joffre – 75007 Paris

Aujourd’hui, la tendance est repartie à la hausse partout dans le monde… sauf en Europe. En Asie, la Chine

mène une politique d’expansion maritime qui s’accompagne d’un considérable accroissement de sa

flotte militaire. Elle aspire, à terme, à obtenir des bâtiments à propulsion nucléaire et des sous-marins

lanceurs d’engins. Cette montée en puissance explique en partie une course aux sous-marins, véritables

multiplicateurs de forces, qui touche tous les pays d’Asie du Sud-Est, ainsi que le Japon, les deux Corée, Taiwan et l’Australie.

Sous d’autres latitudes, l’Inde, le Pakistan, Israël et l’Iran veulent se doter d’une puissante composante sousmarine à propulsion nucléaire, ce qui pourrait aboutir à des tensions en mer d’Arabie. Le Brésil, aspirant à

obtenir une marine de 1er rang, tente également d’obtenir des plateformes nucléaires avec le soutien de la France.

Dans un contexte d’instabilité politique et de dépendance toujours croissante des flux maritimes intercontinentaux, le sous-marin d’attaque, grâce à ses extraordinaires capacités de combat, est encore appelé à jouer un rôle fondamental dans l’action navale.

DU PHENOMENE ELITAIRE A LA DEMOCRATISATION

Rendez-vous à Paris le 18 décembre 2012, de 14h à 17h30, autour de deux tables rondes :

 

- le besoin opérationnel

des sous-marins d’attaque

dans l’action navale,

- l’état de l’art, les

programmes et la

prospective.

ADRESSE

  

Amphithéâtre Des Vallières,

Ecole militaire, Paris 7ème

RENSEIGNEMENT

INSCRIPTION ET 

colloquesna2012@gmail.com