Un préavis de grève a été déposé. Les marins demandent à la chambre de commerce des explications sur les primes.
Un préavis de grève a été déposé il y a deux semaines déjà mais, hier, la tension est montée d'un cran entre les remorqueurs (quatre navires, douze marins) et leur employeur, la chambre de commerce et d'industrie (CCI) du Morbihan.
« Le mouvement se durcit », commente Gilles Dréan, mécanicien embarqué et délégué CGT. « Il n'y a eu que trois grèves en vingt-cinq ans dont deux depuis moins d'un an ! », appuie Florent Pellé, capitaine de remorqueur.
« Sans concertation »
Au coeur du conflit ? La baisse des primes aux marins quand ils effectuent des « voyages extérieurs ». C'est-à-dire quand les remorqueurs lorientais quittent la rade pour suppléer leurs collègues de Brest par exemple, ou pour convoyer jusqu'à Lorient des barges ou autres pontons.
« C'est une décision unilatérale, sans concertation aucune, reprend Gilles Dréan. Et quand nous demandons des explications, nous n'avons pas de réponse. »
La CGT de la chambre de commerce vient d'écrire au responsable du service de remorquage. Elle lui demande de redonner aux marins le détail des primes et de les mentionner à nouveau sur les feuilles de paie, selon, dit la CGT, « l'accord d'entreprise du 23 janvier 2015 ».
Pour Claude Huchet, de la CFDT maritime Bretagne Océans, les CCI agissent « comme des DRH » avec les marins « sans prendre en compte leur spécificité ». Lui aussi soutient la grève.
La CCI ne fait pas de commentaire. La direction confirme qu'elle a bien reçu un préavis de grève et qu'elle a un rendez-vous avec les intéressés la semaine prochaine.
Le préavis concerne les week-ends. Un remorqueur, même gréviste, sera toujours d'astreinte. Mais si la prise en charge d'un cargo ou d'un pétrolier nécessite deux bateaux, le navire devra patienter jusqu'au lundi.
Charles JOSSE
Ouest France